COUTEAUX BOULEDOGUE ISSARD
(LA NAVAJA DE HÉRCULES)
Pourquoi j'aime le bouledogue?
C'était la première fois que je les vis. Une três connue coutellerie parisienne à l'avenue de l'Opera... Il y avait des très beaux présentoirs antiques.
-Regarde, les couteaux d'Héraclès, dit madame.
-Quoi?
-Bon, les couteaux d'Hercule -mon grèc est oxidé et madame connaissait cette circonstance.
-Hercule... Poirot? Oú?
-Her-cule! Les douze travaux de...
-Hercule, je sais (je ne savait pas, mais ce n'est pas necessaire de dire toujours la vérité).
Je regardai et je vis. Mais avant je dois dire que madame voyait des référants classiques partout : à la Madelaine, aux Invalides, à l'opéra Garnier... Mais, dans une coutellerie...?
J'ai vu du coin de l'oeil qu'on vendait sur le comptoir quelques livres miniature, naturellement aussi celui-là des aventures de Hercule. Madame les avait vus et elle s'est inspirée. Mais elle n'avait pas les lunettes de lecture (de plus, pour parler des mythes, elle n'a pas besoin des notes, des pointages ou les livres minuscules - il faut être sincère-).
-Quand Hercule a écorché le lion de Némée il portait un au sac; ou quand il a tué l'hydre de Lerne, ou il a capturé le sanglier d'Érymanthe il porterait un de ceux-ci, un bouledogue -dis madame-. De fait, "le Némée" serait un bon nom pour ce couteau -continuait madame avec de l'indulgence.
J'achetai le couteau inmeditement. Parfois, la réalisation, le concret précède à l'idée, à la catégorie. Quand j'ai vu le couteau, j'ai pensé que je la connaissais déjà, que c'était une hypothèse que je m'étais déjà posée. Pour moi ce bouledogue est l'antonomase d'un couteau.
Monsieur a acheté le livre minuscule à la dame (un petit cadeau pour une révélation précieuse).
Il y a des fois qu' un narrateur s'efforce en vain de remarquer que son histoire est vraie.
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